Vendredi 5 juillet 2024
Monsieur le Directeur Adjoint de la Mission de l’USAID Haïti
Mesdames, Messieurs les représentants de MEDA
Mesdames, Messieurs les Panélistes
Mesdames, Messieurs les représentants du secteur financier
Mesdames, Messieurs les partenaires du projet USAID-Atteindre
Mesdames, Messieurs les participants
Mesdames, Messieurs,
Au nom du Conseil d’Administration de la Banque de la République d’Haïti (BRH) et en mon nom propre, je remercie le projet USAID-Atteindre d’avoir associé la BRH à l’événement de ce matin. Je souhaite la bienvenue à chacun de vous sur cette plateforme qui nous rassemble toutes et tous pour la présentation de l’étude intitulée : « Évolution des IMF en Haïti : Analyse des impacts des crises multidimensionnelles et interventions stratégiques pour l’inclusion financière ».
Au cours de ces vingt dernières années, le secteur de la microfinance s’est révélé essentiel dans le pays, en offrant un levier puissant pour favoriser l’inclusion financière et réduire la pauvreté. Actuellement, seulement environ 11% de la population ont accès aux services bancaires formels tandis que 33% bénéficient des services des institutions de microfinance. Environ 20% des personnes recourent encore à des mécanismes informels pour leurs besoins de financement. Ces données soulignent l’importance de développer et de mieux réguler ce secteur pour répondre efficacement aux besoins financiers diversifiés de la population et faire augmenter l’inclusion financière dans le pays.
Ce secteur relevant actuellement de la surveillance de la BRH est divisé en deux groupes : d’une part, les Coopératives d’Épargne et de Crédit régies par la loi du 26 juin 2002 et supervisées par la BRH depuis cette époque, et d’autre part, les institutions de microfinance non mutualiste. Le décret du 5 juin 2020 portant organisation et fonctionnement des institutions de microfinance a étendu la réglementation et la supervision de la BRH à ce sous-secteur, renforçant ainsi le cadre réglementaire du secteur pour assurer la sécurité, la transparence et la croissance de ces institutions financières. De surcroit, dans le cadre de ses actions pour promouvoir l’inclusion financière, la BRH a publié en décembre 2020 la circulaire 121 portant sur le fonctionnement des fournisseurs de paiement électronique en tant qu’institution financière dotée d’une plateforme de paiement interopérable. Cette nouvelle catégorie de régulé dans l’écosystème financier haïtien est non seulement de nature à rendre plus efficace notre système de paiement mais constitue aussi un élément clé pour l’inclusion d’un nombre considérable de personnes financièrement exclues dans les milieux les plus reculés du pays.
La mise en place de ce cadre réglementaire inclusif est crucial pour stabiliser le secteur financier, encourager l’innovation et garantir un accès équitable aux services financiers pour tous. En soutenant le développement des Coopératives d’Epargne et de Crédit, des institutions de microfinance ainsi que des fournisseurs de service de paiement électronique, la Banque de la République d’Haïti s’assure de promouvoir l’inclusion financière en permettant à un plus grand nombre de personnes d’accéder aux ressources financières nécessaires pour améliorer leurs conditions de vie et stimuler le développement économique local.
Mesdames, Messieurs,
La microfinance, en contribuant à l’accès aux services financiers aux populations défavorisées et non bancarisées, joue un rôle vital en facilitant la création d’entreprises locales, en soutenant des activités génératrices de revenus, et en renforçant les capacités individuelles et communautaires. Elle offre une voie vers l’autonomie économique en mettant à la disposition des groupes cibles de l’inclusion financière des mécanismes de financement susceptibles de favoriser une plus grande réduction de la pauvreté.
Consciente de l’importance fondamentale de ce secteur, pour faciliter les activités de supervision des caisses populaires, en plus du bureau de la Direction de l’Inspection Générale des Caisses Populaires (DIGCP) siégeant à Port-au-Prince, la BRH dispose de deux autres antennes, l’une dans le département du Nord et l’autre dans le département du Sud, pour assurer une supervision de proximité. À la suite de la publication du décret du 5 juin 2020, la supervision des Institutions de microfinance est désormais sous la responsabilité de la Direction de la Supervision des Banques et autres Institutions Financières (DSBIF). En outre, dans le but de continuer à garantir une régulation et une supervision adéquate du secteur de la microfinance qui évolue dans un environnement global financièrement intégré et en constante mutation sur le plan de l’innovation technologique, la BRH est en train de renforcer la capacité de contrôle des deux directions susmentionnées à travers une assistance technique financée par la Banque Mondiale sur une période de trente (30) mois.
Nous profitons également de cette opportunité pour mentionner quelques évolutions significatives sur ces six dernières années :
Tout d’abord, en 2017, la Fédération des Caisses Populaires Le Levier a été admise à la chambre de compensation ce qui augmente sa capacité à traiter efficacement les transactions financières et à améliorer la fluidité des échanges monétaires pour ses membres.
Pour améliorer la qualité de leurs services, un programme d’appui à la modernisation des caisses populaires a été lancé en 2019. Ce programme vise à mettre en place des infrastructures et des technologies modernes qui facilitent l’accès aux services financiers, tout en renforçant la sécurité et la transparence des opérations.
En réponse aux défis économiques et aux périodes de crise, un fonds de soutien a été mise en place en 2020 pour aider les caisses populaires à maintenir leur stabilité financière et continuer à fournir des services essentiels à leurs membres surtout dans les moments difficiles comme ceux que nous vivons actuellement.
Dans le même esprit d’amélioration et de facilitation de l’accès aux services financiers, un soutien financier a été accordé à un ensemble de caisses populaires pour leur permettre d’installer des distributeurs automatiques de billets (DAB) au niveau de certains de leurs points de service. Cette action contribue non seulement à rendre les services financiers plus accessibles aux membres desdites caisses, mais aussi à réduire la dépendance aux mécanismes informels et à garantir la confiance dans le système financier formel.
Ces initiatives illustrent l’engagement continu de la BRH à favoriser la modernisation, à sécuriser les transactions et à permettre aux régulés d’étendre leurs services pour répondre aux besoins diversifiés de la population, tout en contribuant activement à la croissance économique et à l’inclusion financière.
Mesdames, Messieurs,
L’étude qui va être présentée aujourd’hui se concentre sur une analyse de l’état du secteur de la microfinance sur ces dix dernières années. Son objectif principal est d’examiner de manière rigoureuse les impacts concrets de la microfinance, d’identifier les défis actuels auxquels le secteur est confronté et de formuler des recommandations visant à l’amélioration de l’accès aux services financiers et appuyer des initiatives ciblées.
Malgré les avancées précédemment mentionnées, le secteur doit faire face à de nombreux freins qui requièrent un effort collectif continu. Dans un contexte où les défis économiques persistent et où les disparités sociales pour les groupes les moins fortunés et les micro-entrepreneurs se creusent de plus en plus, il est nécessaire de renforcer les mécanismes de soutien financier inclusifs. Cette étude représente une opportunité cruciale pour approfondir notre compréhension des dynamiques de ce secteur. Nous anticipons que les résultats fourniront des repères qui inspireront des initiatives concrètes en faveur de la consolidation des actions dans le secteur, du renforcement de l’efficacité des institutions de microfinance, de la promotion de l’innovation dans les solutions financières et de la réduction des inégalités.
Nous vous remercions de votre présence et de votre intérêt pour cette étude. Votre participation active aujourd’hui est essentielle pour enrichir les discussions, contribuer à l’élaboration de solutions tangibles pour le secteur financier, améliorer l’accès aux services financiers et concourir à une relance économique inclusive.
Merci et bonne participation !
The post Discours prononcé par Mme Michèle Delerme, Membre du Conseil d’Administration lors de la Présentation de la nouvelle étude du projet USAID-Atteindre intitulée : « Évolution des IMF en Haïti : Analyse des impacts des crises multidimensionnelles et interventions stratégiques pour l’inclusion financière ». appeared first on BRH.